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 La Veuve Noire

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Black Angel
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MessageSujet: La Veuve Noire   La Veuve Noire Icon_minitimeMer 4 Nov - 0:49

Petite histoire qui n'est pas faite pour être publiée, mais pour m'exercer, ett me corriger, je compte sur vous pour m'aider, et si vous trouver que ça ressemble à un manga : j'en regarde beaucoup.

Chapitre 1 : Présentation



Mon nom est Liza Jurythopagg. Je ne sais absolument pas d’où vient ce patronyme, tout ce que je sais, c’est qu’il ne vient pas d’Irlande. Mon Irlande.
Je n’habite pas très loin de Dublin, j’ai 24 ans et je travaille comme secrétaire dans une société publicitaire.

Aujourd’hui, j’ai mis un débardeur noir sous une veste rouge à motif têtes de morts noires. J’ai un pantacourt noir, des grosses chaussures noires à lacets rouges et une casquette rouge avec un aigle noir brodé sur le devant. Un lacet rouge est noué autour de mon cou et mes poignets sont occupés par des bracelets à clous. Je porte mes cheveux noirs en queue sur le coté. Lorsqu’ils sont détachés, ils m’arrivent aux épaules. Mes yeux sont vert foncé. Vicieusement, ils laissent les murs s’approcher sans m’en avertir, de la sorte à ce que je m’y écrase le nez, sous les colifichets de mes collègues.

Il était 7 h 15. Pendant 15 min, je buvais un cappuccino dans un bar appelé « Kort’ club ». Cela faisait bientôt 1 an que j’y passais un quart d’heure tous les matins avant d’aller au boulot. Depuis 3 mois, il y a un homme qui vient régulièrement. Blond… les yeux gris… style gothique… une personne, disons… magnifique? Oui, c’était cela, magnifique. Plus je le regardais, plus je ressentais le vide qu’il y avait devant moi, sur la table.
Le regarder. C’est exactement ce que j’étais en train de faire. Il était de dos, et je pouvais à ma guise admirer le magnifique moulage des muscles de ses omoplates, sous son tee-shirt.
C’est alors qu’il se retourna. Et misère, il me regarda, et s’aperçut que j’étais également en train de le reluquer. Il me sourit… Il ME sourit! IL ME SOURIT!!!
Soudain, ma tête se mit à tourner.
‘Respire!’ m’ordonnai-je.
Il rit.
‘Et voilà, t’as l’air d’une pauvre cloche! En plus, tu vas être en retard!’
Je me levai, payai mon cappuccino et sortis, avant de filer au bureau.
« Salut! », me lança mon amie Mary la Blonde lorsque j’entrai.
Aujourd’hui, elle avait mis un tee-shirt qui n’avait pas de bretelles, mais un truc qui passe sur la nuque, comme pour les maillots de bain.
Le tee-shirt était fermé, dans le dos, par un lacet. Décidément, j’aimais beaucoup Mary, mais elle ne comprendra jamais l’intérêt de la décence
« Liza, tu sais quoi!
-Non, je n’en ai aucune idée.
-Aujourd’hui, Milo et moi, on t’invite au restaurant! »
Milo, le petit ami de Mary.
« Mary! On mange tous les jours au restaurant, ensemble!
-Oui! Mais cette fois, on paye toute l’addition!
-Ah, d’accord… pourquoi?
-Ben… pour la forme!
-Euh… ouais… »
J’avais oublié la règle d’or : ne jamais poser de questions à Mary, car le remède peut être pire que le mal.
Je secouai la tête et me mis au travail.
« Excusez-moi Madame? »
Je levai la tête sur un homme qui souriait trop.
« Mademoiselle… hum… que puis-je pour vous?
-J’ai rendez-vous avec M. Heldimberg. Je suis M. Perlinton.
-Bien sûr! Je le préviens que vous êtes arrivé, mais il est en rendez-vous pour l’instant, il vous recevra dans 5 minutes. En attendant, vous pouvez patienter sur les sièges que vous voyez juste là! »
Il me lança un dernier sourire, et alla s’asseoir. J’appuyai sur le bouton de l’interphone.
« M. Heldimberg? M. Perlinton est arrivé.
-Parfait, je le vois dans quelques instant. »
Je triai ensuite la paperasse. Je n’y étais pas depuis trois secondes, que Monsieur J’Ai La Banane entama la conversation joliment.
« Alors comme ça, vous n’êtes pas mariée? »
‘Et alors!’
« Non.
-C’est étrange! Une jolie fille comme vous!
-J’ai encore le temps, vous savez!
-Bien sûr! Bien sûr! Profitez de la vie! Quel âge avez-vous, sans vouloir être impoli? »
‘Vous l’êtes, pourtant!’
« 24 ans bien tassés. »
Il rit.
‘Quoi? J’ai la tronche tartinée de blanc et un gros pif rouge!’
C’est le moment que choisis mon supérieur pour venir me délivrer.
« M. Perlinton? »
L’intéressé me lança un énième sourire et se leva. Moi, je respirais. Il y en a des lourds! Pas comme L’Inconnu du Bar. Je me repris soudain, qu’est ce que j’en savais d’abord?
1 heure plus tard, M. Perlinton sorti du bureau. Il me fit un signe de la main, un dernier sourire et sortit.
‘Euh… oui…? On se connaît?’
Mon patron sortit à sa suite.
« Mlle Jurythopagg, la personne qui vient de sortir de ce bureau est votre nouveau collègue! »
‘Je suis maudite!’
« D’accord.
-Que pensez-vous de lui?
-Je ne suis qu’une secrétaire, monsieur, ce n’est pas à moi de le dire!
-Exactement! »
‘Gros lourdingue!’
Il s’éloigna, imbu de lui-même.
« Monsieur? Si on vous demande, je dis que vous êtes où?
-Que je suis absent…
-Et que vous revenez quand?
-Dans un temps indéterminé. »
‘C’est noté, vous allez peloter la secrétaire de l’expert comptable.’
Je me levais pour aller prendre un café rapidement, avant que M. Heldimberg ne revienne de son « rendez-vous ».
Mary se précipita vers moi.
«Où est Heldimberg?
-Rébecca. »
Pas besoin d’en dire plus, tout l’immeuble était au courant. Si mon patron se cachait, la petite jeunette ne se gênait pas pour crier sur tous les toits qu’elle « sortait » avec un homme âgé de 25 ans de plus qu’elle.
M. Heldimberg resta absent jusqu’à la pause déjeuner. J’osai à peine imaginer ce qu’elle devait être en train de lui faire!
En essayant d’étouffer dans l’œuf mes pensées dégoûtantes, je rejoignis Mary dans sa voiture.
« Milo a trouvé un restaurant qu’il voudrait essayer. Ça ne te dérange pas?
-Non. C’est quoi, le nom?
-‘Vous reprendrez bien du dessert’.
Je ne dis rien, mais me frappais intérieurement la tête contre le tableau de bord.
Mary se gara avec habileté — je devais bien lui reconnaître ça, elle conduisait bien — et se détacha avant d’ouvrir la porte. Je m’activais en même temps qu’elle.
Nous entrâmes dans le restaurant à la devanture éclatante.
Milo nous rejoignis immédiatement. Après m’avoir dis bonjour — mais seulement parce qu’il savait qu’il fallait qu’il soit poli —, il passa à sa fiancée. Cela durerait tout le repas. En les voyant ensemble, une vision de M. Heldimberg en compagnie de Rébecca me frappa. Idée infâme…
Les bouches de Mary et de Milo ne se décollèrent l’une de l’autre que pour passer commande, avant de se retrouver. Je demandai moi-même un steak saignant accompagné de spaghettis au fromage.
Je vis avec étonnement les assiettes de mes compagnons se désemplir peu à peu, sans les voir se quitter.
Un pressentiment léger me secoua. Je levai les yeux. Il était là. Sur la table en face. Il m’observait. Je rougis sévèrement et constatai avec plaisir que lui-même avait un peu rosit. Je tentai un sourire. Il y répondis timidement.
Une fille s’assit alors, aussi brusquement que soudainement, à côté de lui.
Je serrai les lèvres en la fusillant du regard. Elle, ne me regardait même pas. Je remarquai alors la teinte violacée de ses cheveux. Elle rigola au nez de MON inconnu. Son nez de manga se fronça. Non, mais pour qui elle se prenait!! L’arrivée d’un homme trancha net mes frustrations. Lui aussi était blond, lui aussi avait des yeux gris, mais il ne ressemblait pas au beau gosse situé de l’autre côté de la fille aux cheveux violets. Pourtant, c’est lui qu’elle embrassa.
Je me détendis. J’avais totalement oublié mes pâtes. Je ne regardais que lui. Lui, observais le couple avec consternation. Il se tourna vers moi et leva les yeux au ciel.
Je lui souris, compatissante, et désignai du doigt les deux ventouses à ma droite, avec une moue ennuyée.
Il rigola.
Puis la fille lui adressa la parole, et le contact fut rompu. Le cœur serré, je finis mes pâtes froides.
Durant le trajet du retour au bureau je restais nostalgique, ainsi que tout le reste de l’après-midi.
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MessageSujet: Re: La Veuve Noire   La Veuve Noire Icon_minitimeDim 8 Nov - 14:11

Tu sais aussi que je l'adore celle là ... ^^
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MessageSujet: Re: La Veuve Noire   La Veuve Noire Icon_minitimeLun 16 Nov - 22:55

Et voici le deuxième chapitre!


Chapitre 2 : Piège



Retour au « Kort’ Club ». Aujourd’hui, j’avais plus de temps, je ne commençais qu’à 10 h. Mais je préférais me lever tous les jours à la même heure pour garder mon horloge biologique régulière. J’étais donc là, mon Cappuccino dans les mains quand on me demanda :
« Je peux m'assoir? »
Je levai les yeux. C’était Lui. Il me regardai avec ses yeux à la fois doux et sévères. Sa voix était un mélange de velouté, et de velours.
« B… bien sûr! »
Je n’en revenais pas. J’avais prié — même si je ne crois pas en dieu — pendant des mois pour avoir le courage de lui dire quelque chose. Surtout quelque chose de pas trop débile, ce qui est compliqué, dans mon cas. Or, à cet instant précis, il venait de me demander s’il pouvait partager ma table, alors qu’il y en avait des tas de libres!!
« Comment tu t’appelles? »
Je me serais applaudie. J’avais réussi à parler. Je n’avais pas dis un mot, ni deux. Mais quatre! Et ces mots avaient un sens, ils formaient une phrase (interrogative, pour être précise). Et cette phrase était tout à fait bien placée dans la conversation. Je crois même que j’ai articulé.
« Euh… »
Mince, il ne m’a pas comprise! Où est ce que ça a raté?
Mais il rigola.
« Je ne me rappelle même plus de mon propre nom, tu dois me prendre pour un imbécile! Je crois que je m’appelle Jules…
-Jules… Jules… Provenant de ‘Julius’ l’empereur des romains! »
Il ne répondis pas.
« Est-ce que m’a phrase est en anglais, ou est-ce que j’ai parlé le Lizien?
-Non, non, c’est juste que je capte mal, parfois… le Lizien?
-Le langage de Liza… et Liza, c’est moi.
-Et ça vient d’où, ça... Liza?
-Élisabeth. Qui vient de Elisheba, signifiant ‘Dieu est plénitude’. Ironique, pour une non-croyante… Je ne rêve pas, je viens bien d’aligner 16 mots sans balbutier, faire des contre-sens ou parler de lapins.
-C’est beau, un lapin. »
Puis il se rendis compte de ce qu’il venait de dire, et se frappa le front.
« Désolé, Liza. Je crois que j’ai eus un bug.
-Tu savais que quand la lune est rousse, les spécialistes peuvent mesurer la pollution de l’air… c’était trop beau pour durer, je suis repartie dans mon lointain délire.
-Comme ça on sera deux… c’est vrai, ce que tu as dis?
-Oui.
-Ah, ben je me coucherai moins con ce soir! »
Nous fûmes pris d’un fou rire débordant que nous tentâmes ridiculement d’étouffer.
Je vis ses yeux. Ils pétillaient.
J’avais envie de lui tenir la main. Une envie dans le genre irrésistible.
Malgré mes protestations intérieures, ma main progressa vers la sienne.
Heureusement, il se leva avant qu’elle ait fini son parcours.
« J’ai été ravi de partager ce moment avec toi! Je serai bien resté, mais je risque d’être en retard! »
Il sortit. Mon cœur battait la chamade. Il n’avait pas remarqué l’insubordination de ma propre main.
Je filai ensuite au bureau. À peine les fesses sur ma chaise, que Mr. Le Nouvel Emmerdeur m’adressa la parole.
« Miss Jurythopagg?, fit-il.
-C’est moi… , répondis-je avec méfiance.
-Bonjour, je suis votre nouveau collègue. C’est génial, non?
-Question de point de vue… »
Ma remarqua ne fit pas faiblir son sourire horripilant, bien au contraire. Oh! Maman… Peut-on imaginer pire sourire?
« Allons ne soyez pas timide! Nous sommes partis pour une longue aventure entre collègues! »
L’ambiguïté du mot ‘aventure’ me fit tressaillir. Une nouvelle fois, des images de Rébecca en compagnie de mon patron me virent en tête. Bueurk!
« Je vous invite au restaurant?
-Non, non… je dois déjà y aller avec Mary…
-Mary?
-Mlle. Warlin. Elle est juste là-bas, la fille avec une jolie robe noire. Pour une fois à peu près correcte… »
J’avais fais exprès de dévier la conversation sur ma meilleure amie pour que M. Perlinton n’insiste pas trop sur ma personne. Hélas, il ne sembla absolument pas s’intéresser à elle :
« J’aime bien comment vous êtes habillée vous aussi! »
Je jetai un rapide coup d’œil à ma tenue. Jupe frou-frou noir avec des lacets rouges, et un chemisier rouge avec des lacets noirs. Je m’étais fais un chignon.
« Merci…
-Alors, le restaurant?
-Je vous ai déjà dit que j’y allai avec…
-Mary, oui, je sais… mais peut-être aviez-vous décidé d’annuler avec elle pour venir… avec votre nouveau compagnon! Oui, j’ai dis ‘compagnon’! Je préfère ce mot au froid et austère ‘collègue’... Surtout avec une jolie fille! »
‘Je vais t’en foutre, des jolies filles!’
-Eh bien non… moi, je préfère mes amis plutôt que mes… compagnons.
-C’est vous qui voyez… je vous réserve pour ce soir alors!
-Non plus…
-Vous êtes prise aussi ce soir! Alors demain midi.
-Non plus, ni demain soir, ni après-demain midi, ni après-demain soir, ni même les autres jours!, finis-je par exploser. En plus, j’ai du travail!
-Eh bien! Quelle force de caractère! », dit-il en souriant de plus en plus.
‘Oh! Mais ta gueule!’
Il s’éloigna. Ouf.
Hélas, Rébecca arriva à sa place. Elle est brune aux yeux bleus. Son visage est semblable à celui d’un squelette : elle est complètement anorexique.
« Tu as rendez-vous avec M. Heldimberg?
-Ouais, répondit-elle de sa voix traînante. Il paraît que c’est super sensuel. Moi, je trouve ça juste assommant.
-Je vous laisse seuls?
-Carrément! »
‘Gnagnagna… Carrément… Han! Pétasse, va!’
Je me levai et allai rejoindre Mary. Je n’avais pas encore eut le temps de lui dire bonjour.
« Salut!, me fit-elle.
-Hello. Ça va?
-Ouais! J’ai dormi avec Milo, hier soir! D’enfer!
-Dormi, vraiment?
-Oui, bon… et toi? Comment ça se passe, avec L’Inconnu Du Bar?
-C’est bizarre que tu m’en parle, parce que justement,…
-Justement?, m’encouragea-t-elle d’un air avide.
-Il était à ‘Vous Reprendrez Bien Du Dessert’ hier.
-Vrai?!
-Ouais.
-Et tu ne me l’as pas dit?
-Tu étais en train d’échanger des milliers de milliards microbes buccaux avec ton fiancé, je ne pouvais pas vraiment, tu vois…
-Oh… et tu lui as parlé?
-De loin… depuis sa table, on se faisait des signes, genre… pffou, ils sont lourds, à côté…
-Qui ça, lourd… nous?
-Ben qui d’autre? »
Je décidai de ne pas lui parler de la fille aux cheveux violet et de son copain pour qu’elle se sente plus concernée.
« Bon, et c’est tout?
-Non, ce matin, au bar, il est venu s'assoir à ma table.
-Sans dèc’!
-Je te jure!
-Et t’es pas trop passée pour une bouffonne?
-Il avait l’air un peu comme moi…
-Comment ça?
-Il a parlé de lapins.
-Tu devais être rassurée.
-Plutôt, oui… ouaho… j’ai parlé avec L’Inconnu Du Bar! Enfin… Jules.
-Jules? Il t’a donné son prénom?
-Ouais!
-T’as une touche! T’as une touche!
-Tais-toi! »
Je restai un peu accoudée au bureau de Mary quand une idée me traversa la tête.
« On pourra retourner au même restau’ qu’hier?
-T’as envie de le revoir, hein?
-Ben… ouais…
-Ok, j’appelle vite fait Milo! Couvre-moi! »
Les appels personnels étaient interdits dans notre lieu de travail. Je cachai donc Mary derrière mon dos, tandis qu’elle se penchai en cachant du mieux que possible son portable.
« Allô, Milo?
-…
-Oui, salut, mon amour!
-…
-Moi aussi je t’aime!
-Grouille toi Mary!, la pressai-je.
-Eh! Ça va, hein! Bon, Milo, c’était pour te dire qu’on mangeait au même endroit qu’hier, ce midi!
-…
-Oui, à tout de suite, mon cœur!
-…
-Bye! »
Et elle raccrocha. Elle leva la tête, et son sourire s’effaça. Je regardai du même côté, et je vis que M. Je Préfère ‘Compagnon’ Que ‘Collègue’ nous regardait.
« Vues!, dit-il tous sourires (comme d’hab’).
-Balance pas, s’teu plait!, le supplia Mary.
-Et pourquoi? C’est absolument interdit! Oh! Ce que vous êtes vilaines!
-Si vous ne dîtes rien je… , commençai-je.
-Vous…?, répéta l’emmerdeur, l’air de s’amuser grandement.
-Je mange au restaurant avec vous ce soir! »
Son sourire pris une tournure triomphale et dominatrice.
« Si je ne dis pas quoi? »
Il s’en alla, sourire aux lèvres.
« Liza! Pourquoi tu as fais ça!
-Il t’aurait caftée, sinon!
-Et alors! Ce ne serait pas la première fois que je me fais punir pour ça! Qu’est ce qui t’as pris, bon sang! Tu le sais en plus!
-Ce type me file les jetons! Il doit être capable de tout! Si je ne m’étais pas sacrifiée pour toi, tu aurais été dans les emmerdes jusqu’au cou, Mary!
-Peut-être, mais toi, tu es condamnée! Il a gagné aujourd’hui! Tu es désormais totalement sous son contrôle! Il ne va pas te lâcher!
-Je sais… »

La pause déjeuner me procura un réconfort indescriptible. Je montai dans la voiture ma meilleure amie avec quelque chose au fond du cœur. De l’espoir. Je voulais qu’il soit là! Absolument! C’était essentiel.
Devant le restaurant, mon impatience augmenta d’un cran, encore. J’en tremblai. Nous entrâmes.
Bonjour Milo. Allez, c’est ça, embrassez-vous. Bonjour, monsieur le serveur, juste une salade pour moi, merci. Au revoir.
Je regardai tout autour de moi. Jules n’était pas là. Peut-être n’est-il pas encore arrivé? Je fixe l’entrée en ruminant (ma salade). La porte s’ouvre sur un couple… d’au moins 60 ans. Découragée, je me servis un verre d’eau. Mais une voix reconnaissable entre mille me susurra à l’oreille :
« Abandonnons ces sangsues, ok? Trouvons-nous une table à l’écart où discuter en paix! »
Sans plus attendre, je m’emparais de mes couverts et de ma salade et suivis Jules comme le tournesol est attiré par le soleil. Il s’assit à une table pour deux un peu à l’écart, l’air malicieux.
« On a le droit, de faire ça?, m’enquis-je.
-Sais pas… c’est sympa de te voir ici!
-Ouais… j’espérai que tu sois là aussi.
-Eh ben j’y suis! Comme tous les jours, à cette heure!
-C’est cool! »
Je jubilai. J’étais en train de déjeuner avec l’homme le plus beau que j’ai jamais rencontré, seul à seule et sans bafouiller.
« Je voulais te dire, j’adore ta jupe, me lança-t-il.
-M… merci!
-Désolé si je n’aborde que des sujets triviaux, mais si je fais trop dans le complexe, les lapins de ce matin vont faire leur retour.
-Moi ça me va… pour les même raisons…
-Alors c’est cool! Tu t’appelle comment? Ah, non, ça je le sais déjà… tu travail où?
-Public Society. Et toi?
-Hum… heu…Eh bien…
-Tu ne travaille pas?
-Si, mais j’ai oublié où… Ah! Oui! Au centre commercial! Je suis directeur de rayon…
-Moi, je suis secrétaire.
-Et c’est quoi, le secret?
-Hum… mon patron à moi se fait la secrétaire de l’expert comptable, mais sinon… pas trop de secrets…
-Tu n’aurais pas dû prendre ma question au sérieux… j’étais encore en train de divaguer.
-Comme un bateau? Sur les vagues…
-Oui… une grande péniche… ou une croisière!
-Pour croiser quoi?
-Croiser? J’ai croisé mon cousin, ce matin.
-Des coussins? Sur le canapé.
-C’est bon les canapés… et les petits fours…
-À micro-onde.
-Onde de choc.
-Comme après une explosion nucléaire.
-C’est pas bien le nucléaire. Ça tue les petits lapins.
-Les petits lapins avec des carottes… »
Je me rendis alors compte que j’avais fini ma salade. Je redevins alors lucide.
« Mince, on était encore en train de parler de lapins… 
-Oui… on y arrivera jamais!
-Au moins, on discute.
-Oui… tu me passe ton numéro de portable? »
Il se mit les mains sur la bouche comme s’il avait dit une bêtise.
« O… oui! Carrément! »
Oh! Non! J’ai dis ‘carrément’?
Il me regarda avec des yeux étonnés.
« Tu m’as dis oui?
-J’ai dis ça… »
Il fouilla dans sa poche et me tendit son portable.
« Enregistre le dans mes contacts! », me demanda-t-il.
Je pris son téléphone, et le regardais quelques secondes avant de me dire qu’il fallait que je fasse quelque chose, et quelques secondes encore pour lui tendre mon propre portable dont il se saisi.
J’entrai donc mon numéro dans sa puce, pour lui rendre, et reprendre le mien.
« Je te paye un dessert?
-N… non-merci… mais je prendrai bien un café! »
Une paire de main s’abattit sur mes épaules.
« Pas le temps pour un café, chérie, on est à la bourre!
-Mary?! »
Je regardai ma montre. Je devais être au boulot dans deux minutes. Absolument impossible.
« Désolée Jules! À demain matin! »
Il hocha gravement la tête.
« J’ai payé l’addition pour toi!, m’informa Mary. Tu me rembourseras plus tard!
-D’accord!! »
Nous nous engouffrâmes dans la voiture, et arrivâmes à la Public Society avec 10 minutes de retard. Je m’assis précipitamment à mon bureau et me rendis compte qu’un papier traînait au milieu du bazar habituel. Il était plié en deux avec une inscription d’une écriture qui m’était étrangère :

« Pour Mlle Jurythopagg »

Je l’ouvris.

« Ce soir, 20 h au restaurant « Terennita »  soyez chic! 
Votre ami Isaac Perlinton. 
PS: Mmh… je vois que vous êtes en retard… je suppose que vous pourrez facilement vous libérer pour demain midi? »

« L’ENFLURE! »
‘Oops… j’ai hurlé là…’
Mary était déjà à côté de moi.
« Qu’est ce qui ce passe? »
Je lui tendis la note, trop à bout pour tout expliquer moi-même.
« Oh! Le salaud!, cracha-t-elle à la fin de sa lecture. Heldimberg se fout du portable mais ne supporte pas les retards… et MERDE! T’es foutue, là…
-Je sais… mais qu’est ce qui m’a pris, bon sang!! »
Je tombai en sanglot dans ses bras.
« Allez… Allez… »
Je finissais ma journée à 18 h 30. J’avais donc une heure et demi pour ‘me faire chic’ et me rendre au Terennita. J’angoissais. Je mis une robe des grandes occasions, me maquillais et mis des bijoux chics, puis pris un taxi (en robe de soirée dans un bus, ou dans le métro, je m’y voyais mal) et me retrouvais au lieu de rendez-vous parfaitement à l’heure. M. Le Harceleur En Chef m’attendait à une table pour deux, un sourire écœurant aux lèvres.
« Liza! »
‘Qui t’a dit mon prénom, fils de chienne?’
« Bonsoir.
-Mais enfin, Mlle, asseyez-vous donc. »
Je m’exécutai, raide comme un I.
Un serveur du genre planche à pain vint prendre notre commande.
« Une bouteille de champagne, s’il vous plait, demanda M. Perlinton.
-Tout de suite, monsieur!
-Apportez nous aussi des gambas, je vous prie!, ajouta-t-il.
-Très bien, monsieur, tout de suite monsieur. »
Il s’éloigna.
« Je ne bois pas d’alcool, et les produits de l’eau, douce ou salée, me donnent de brutales allergies, le prévins-je.
-Très bien, je rappelle le serveur. Garçon! »
Le serveur revint, les lèvres pincées.
« Oui, monsieur?
-Apportez-nous aussi de l’eau et des verrines, je vous prie.
-Bien, monsieur. »
Mon collègue me sourit. Encore. Je le lui arracherai, son sourire. Quand je serais devenue assez forte. Je m’en fais le serment. Je ferais en sorte qu’il ne puisse plus sourire pour le restant de ses jours!
« Liza, je suis absolument ravi que vous ayez pus accepter mon invitation! Vous permettez qu’on se tutoie? »
‘Sûrement pas!
« Bien entendu, entre… compagnons…
-Ah! Ma chère Liza! Ta compagnie me réjoui! »
‘La tienne me répugne!!’
Je ne répondis que d’un sourire poli.
Le serveur revint avec notre commande (enfin… celle de l’autre), et nous tendis les cartes.
J’ouvris mon menu. Bueurk! Comment les gens peuvent-ils avaler ça! Langouste, huître, caviar, foie gras… où sont passés les bons steaks-frites que tout le monde adore?
« Je pense que je vais prendre des truffes… , me décidai-je.
-Excellent choix… je pense que je vais me décider… pour un plateau de saumon et de bulots! », apprécia l’homme en face de moi.
Il attrapa une gambas, la trempa dans la sauce tomate, et la mangea avec délicatesse.
‘Sale porc!’
Je pris donc une verrine qui avait l’air à peu près mangeable, et l’avalais à moitié. Je dus me rabattre sur l’eau, en voyant le goût.
« Excellent, ici, tu ne trouves pas? »
Le son de sa voix avait augmenté d’un ton. Je jetai un coup d’œil à la bouteille de champagne. Vide au quart. Juste au début du repas… oh non…
« Oui, j’apprécie énormément! »
‘C’est dégueulasse!’
« Tant mieux! J’aurais été vexé! »
J’aurais juré que le niveau du champagne avait encore baissé. Quand le serveur arriva, il n’en restait plus que la moitié, et j’avais une furieuse envie d’aller aux toilettes.
« Excuse-moi… tu saurais où se trouvent les commodités? »
L’ivrogne m’indiqua d’un geste du pouce l’arrière de la pièce.
« Merci… »
Ses joues et son nez étaient tout rouges.
Je restais le plus longtemps possible dans les toilettes de dames, avant de me décider à retourner vers mon Enfer Personnel. Nos plats avaient été servis… et la bouteille de champagne remplacée par une autre de vin rouge. Entamée.
« Ah! Te voilà enfin!! Tu faisais quoi là-bas?!
-Ce que tout le monde y fait… »
Je commençais à manger mes truffes. Je n’en avais jamais mangé, et je sais maintenant qu’elles n’ont aucun rapport avec leur homologue en chocolat. Je préfère celles au chocolat. De loin.
J’abandonnais donc mon assiette, et regardais avec consternation l’autre sadique avaler ses bulots comme un porc, et son saumon non moins proprement. Le tout arrosé abondamment de rouge.
Bientôt, vint le dessert. J’optai pour une tarte aux fruits frais, tandis que la chose qui m’avait invitée s’empiffrai de profiteroles, accompagnée de cognac pour bien terminer la soirée. Je ne sais comment il parvint à payer l’addition dans son état, mais il le fit. Ensuite, il m’attrapa par mon poignet sans ménagement, brisant dans le même mouvement mon bracelet préféré. Hélas, il me tenait de toute la force d’un homme ivre, je ne pus donc pas le ramasser. Il m’emmena brutalement à l’extérieur, et me guida vers le parking, jusqu’à une voiture magnifique qu’il réussit tant bien que mal à ouvrir. Il me poussa à l’arrière, et je tombai sur les sièges. J’étais absolument affolée. Il venait de rentré aussi et tirait sur la bretelle de ma robe qui se déchira, dévoilant mes dessous.
Je tentais de le frapper, mais il me tenait les mains. Je hurlai. Il me frappa. Plusieurs fois. Puis tout d’un coup il s’arrêta, et s’écroula sur le plancher de sa voiture.
« Viens vite, Liza! »
Je sortis le plus vite possible de la voiture, et fis face à mon sauveur. Et mon sauveur avait un nom. Jules. Je précipitai dans ses bras.
« Oh! Merci! Tu m’as sauvée!
-Attends… »
Il entra dans la voiture et récupéra les clés sur le monstre. Il ferma la portière, boucla la voiture, et jeta les clés dans le caniveau.
« Comment… ?
-Je suis passé à ton travail, mais tu étais déjà partie. Ton amie, là…
-Mary?
-Oui, Mary, m’as dit que tu devais venir ici, et m’a demandé de venir voir si tu allais bien… elle n’avait vraiment pas confiance en lui. Alors je me suis acheté un sandwich, et suis venu le plus vite possible. J’ai attendu un bout de temps, mais vous êtes finalement sortis. Je suis arrivé à temps. Je te ramène chez toi?
-Non! Si jamais il arrivait à se libérer, et qu’il connaissait mon adresse? Il viendrait, et… et… oh! Non! Non! Non!
-Bon, ok… je t’amène chez moi, d’accord?
-Ch… chez toi? D… d’accord!
-Monte sur ma moto!
-Ta moto? »
Il y avait bien une moto à quelques pas de là. Je m’installai derrière Jules, et serrai son torse le plus fort possible. Il ne dit rien. Il démarra. Alors je collai ma tête contre son dos. Sa chaleur corporelle m’apaisa instantanément. J’entendais des battements. Je compris ensuite que c’était ceux de son cœur.
Ba-bam. Ba-bam. Ba-bam…
Je m’endormis.
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