Les croix de l'enfer

De ma loge, j’entendais les cris des fans impatients et le cliquetis des micros qu’installaient les techniciens. Assise sur ma coiffeuse, je me répétais les paroles de « Meadows of Heaven », l’une des chansons de night wish, mon groupe de hard favori, dont nous avions repris les morceaux. J’étais nerveuse et triturais ma brosse à cheveux. Savoir que j’allais chanter devant plus de trois cent personnes ne me m’étais pas à l’aise.

- Ça va aller, tu verras, avait tenté de me rassurer Karl en me tapant sur l’épaule, on a tous eu la trouille la première fois.

C’est drôle, cela m’avais pas du tout rassurée ! bien au contraire ! je me sentais encore plus mal à l’aise. Et le bruit que produisait Bastien ne m’aidait pas. Il sirotait bruyamment son jus à l’autre bout de la loge. Comment pouvait-il être si détendu dans un moment pareil ? Je mis ma tête dans mes mains en détournant le regard. Xavier, quand à lui, pianotait sur un synthé invisible pour se remettre les notes en tête. En marchant les yeux fermés, il trébucha sur le pied de la chaise de Camille et s’étala au sol.

- Evite de te pété quelque chose juste avant le concert ; ce serait un peu idiot d’aller sur scène avec un plâtre, ricana celui-ci en regardant Xavier se relever.

Il lui jeta un regard penaud et alla s’assoir à côté de Bastien qui avait cessé son silotage agacent. Même si je lui tournais le dos, je sentais que Camille m’observait depuis un bon moment déjà. Lorsque je me retournais pour vérifier, il fit semblant de taper de ses mains sur la table au rythme de « Bless the child ». Ce garçon m’avait toujours intrigué et je l’avais souvent pris la main dans le sac en train de me mater en costume de scène. Ce qui ne me gênait pas du tout dans la mesure que je ne portais pas de mini-jupes ou de décolletés trop plongeant. Aujourd’hui, ça allait a peu près. Pour mon premier concert de plein air, sur une vraie scène, devant plus d’un lycée de beau mec qui ne faisait que me regarder de la tête au pied pendant la représentation, j’avais mis mon corset noir avec ma longue jupe fendue de la même couleur. Mes bottes à talons compensé allaient très bien avec. Pour m’occuper les doigt, j’utilisais donc ma brosse en la passant lentement dans mes cheveux noir en faisant attention de ne pas prendre ma mèche argentée avec le reste de ma chevelure enduite de lotion anti-frisotis pour les garder long et raides le plus longtemps possible. Je me raidis en plaine action. Camille recommençait à m’épier ! Je le sentais comme si j’eu des détecteurs dans le dos. Mais que me voulait-il ? Pas pour me rassurer, ça s’était certain ! Pas pour me coller les chocottes, je les avais déjà ! Mais, peut-être… pour de l’amour !

Yahhh!!! trop bien!!! t'as mis les croix de l'enfer!

oui, j'ai ENFIN réussi!

A cette idée, je me raidi encore plus. Il savait pourtant que le fait qu’on sorte ensemble était à exclure pour deux raisons :

1) Depuis les dix dernière années, tout les membres étant tombé amoureux d’un autre membre appartenant au même groupe avaient fini séparé ou divorcé deux ans après et avait ainsi accentué la démantelassions du groupe en question.
2) J’avais quatorze ans ! Alors que lui en avait dix-sept ! Ça n’aurait jamais collé entre nous et je savais qu’il en était conscient.

De plus, Flirter avec une collégienne alors qu’on est au lycée n’est plus à la mode. Je le voyais très mal arrivé là-bas et annoncer en me montrant : « salut, c’est moi, je vous présente mon idiote de petite amie. Elle s’appelle Ivène et elle est tellement maladroite qu’elle s’est mordue la langue la semaine dernière en essayant de m’embrasser ! »

Non, franchement, je préférais voir partir celui que j’aime plutôt que de lui infligé ça ! Ce qui ne veut pas dire que je suis amoureuse de Camille ! Il est mignon, c’est un fait ! Mais de là à sortir avec un mec de dix-sept ans qui pourrais être mon frangin !

- Les croix de l’enfer, c’est à vous dans cinq minutes, fit une voix derrière la porte.

Je sais combien de fois je l'ai lut, celle là, mais je suis encore morte de rire!

elle ce fait trop d'idées...

Et zut ! Mon adrénaline refit surface, et en un rien de temps, mes tempes me firent souffrir. Je me levais et suivait les garçons qui sortaient de la loge, priant pour que le couloir qui menait au coulisses se fasse le plus long possible. J’étais pétrifiée par le trac et ils me regardaient tous d’un œil inquiet. Je repensais subitement à notre rencontre. C’était il y a deux ans, sur une côte hawaïenne où ils se reposaient tous les quatre. Ils avaient finit leur tournée et prenaient un bain de soleil bien mérité en discutant du choix d’une chanteuse. Sur la même île. Sur la même plage. J’aimais déjà à douze ans le hard rock symphonique et je chantais à plein poumons sur la petite marée de sable chaud, mon mp3 dans les oreilles. Ils me regardaient, ébahis. Je sentais qu’ils me regardaient quand mon père arriva en costar-cravate, habituel de l’homme d’affaire qu’il était.

- Ivène, ma chérie, que fais-tu ?, m’avait-il doucement demandé.
- Je chante, papa. Tu devrais essayer, c’est excellent pour le stress !

Et il avait rit de ma bêtise infantile.

- T’as fini ta conférence ?, lui avais-je joyeusement demandé.
- Oui, notre avion nous attend.

Nous quittâmes la plage en ramassant mes affaires et nous partîmes sous leurs yeux étonnés. Mon père était l’homme le plus gentil que j’ai connu. Même s’il n’était pas là souvent à cause de son travail, il se débrouillait toujours pour me le faire oublier. Je n’ai pas connue ma mère. Et mon père me disait qu’elle était douce et rassurante. Petite, j’en avais beaucoup souffert. Mais depuis la mort de mon père, la petite aiguille qui s’enfonçait dans mon cœur s’emblait s’être peu à peu émoussé avec le temps. J’avais revu les garçons, il y a deux mois, dans un centre commercial du coin. Ils m’avaient tout de suite reconnue avec ma façon de chantonner, tristement cette fois, en prenant une boîte de conserve dans le rayon. Ils m’avaient abordé en me proposant un boulot, une famille et une maison. C’est sur que j’ai sauté sur l’occasion. Ça m’éviterait de vendre la maison de papa pour payer le droit de vivre en dehors de l’orphelinat. Depuis, la famille de Bastien m’avait accueilli en m’offrant la chambre d’ami et j’ai loué la maison pour me faire un peu d’argent.

Je me réveillais soudain, avant de me prendre un mur.

- Encore en train de rêvasser ?, me fit Karl, me rattrapant de justesse.
- Si ça peut lui éviter les tremblements…, avait répliqué Xavier.

En effet, mon corps semblait être atteint du Parkinson ! Et je ne m’en étais même pas rendue compte !

- Tu vas voir : tu seras complètement morte de trac au début et une fois que tu vas te prendre au jeu, il disparaitra de lui-même, m’envoya Bastien.
- C’était censé me rassurer ?, demandais-je sur un ton sarcastique.
- La petite princesse aurai-elle peur ?
Lorsqu’il finit sa phrase, je lançais un regard assassin à Camille. Lui, m’observa d’un œil malveillant, un sourire ironique sur le bout des lèvres. Cette expression et sa tenue lui donnait un air mystérieusement dangereux. C’était ce qui me faisait craquer chez un garçon. De plus, sa chemise à moitié boutonnée et les chaines qui pendaient parfaitement les lignes de son corps athlétiquement musclé. Je rougissais subitement. « Tu délire ma pauvre, tu es en train de succomber au charme du batteur de ton propre groupe ! »Pensais-je affolée. Je me retournais brusquement, lui tournant le dos.

- Je n’ai pas peur !, répliquais-je sèchement, JE SUIS TERRORISEE !

C'est pas drôle, j'ai déjà lut, tout ça! MOI JE VEUX LA SUITE!!

- N’en fait pas une montagne non plus !, lança Bastien, on est sur scène autant que toi !
- Vous n’êtes pas au premier plan !
- Il faudrait qu’on trouve un moyen de la détendre sur scène, dit Karl à Camille.
- Peut-être que le fait qu’on reste près de toi avec Bastien t’aiderais, me suggéra Xavier.
- Je vous aime bien, c’est pas l’truc, mais, me connaissant, ça sera pas suffisant.
- J’ai bien quelque chose mais je n’suis pas sûr que tu sois d’accord, lança Camille.

Je le regardais d’un œil interrogateur, le rouge aux joues. Mais que voulait-il insinuer ?

- De la méditation, m’expliqua Karl.

Je fus soulagée. Ha ! Ce satané esprit pessimiste et mal placé !

- Si je veux être le nouveau padawan de Yoda, je vous le ferais savoir !

Nous arrivâmes dans les coulisses. Mon corps avait l’air de s’être arrêté de trembler. J’inspirais et essayais de me détendre car, à coté, les cris s’accentuaient.

- Quand il faut y aller, faut y aller, souffla Bastien.

Il s’avança le premier sur la scène, suivit des autres. J’arrivais derrière après quelques réflexions pendant qu’il accordait chacun leur matériel : Karl à la guitare, Xavier au synthé, Camille à la batterie et Bastien à la basse. « Ironique de s’appeler Bastien quand on joue de la basse » pensais-je. Je pris ma place habituelle, devant le micro et le réglait à ma hauteur. Les cris se firent alors plus intenses. Je fixais le sol bêtement.

- C’est quand tu veux, me lança Karl pardessus les hurlements déchainés.

J’acquiesçais, nerveuse. Il fit signe aux autres de commencer. Les premiers accords se firent entendre. La foule hurlait de plus belle. J’avais choisit cette chanson pour commencer car elle était lente, simple et courte, et que je savais qu’il me faudrait un peu de temps avant de me détendre. Je pris une grande inspiration, en regardant dans le vide pour éviter les regards de la foule de personne, et commençais à chanter.

- The sun is sleeping quietly
Once upon a century
Wistful oceans calm and red
Ardent caresses laid to rest
For my dreams I hold my life
For wishes I behold my nights
A truth at the end of time
Losing faith makes a crime
Durant ce premier couplet, je m’étais sentie comme transportée par mon cœur de semblait pas pour la peur, mais pour de la fierté et de l’enthousiasme, comme si je venais d’accomplir un exploit si extraordinaire que j’avais cette douleur au ventre qu’on ressent quand on ce sent soulagée de quelque chose qui nous pèse.

A la fin de la chanson, je ne ressentais plus aucune angoisse, si se n’était que la peur que se sentiment de bien-être se volatilise. J’entendais faiblement les encouragements des garçons derrière moi. Seul Camille, trop concentré sur son instrument, ne me prêtait aucune attention. Vexée, je lançais à la foule un sourire forcé. Tout au long du concert, j’entendis des paroles rassurantes, mais pas les siennes. Bizarrement, je n’attendais que ça. Qu’il me chuchote ne serais-ce que… Non !!, mais qu’est ce qui m’arrive ?! J’étais en train de me faire des idées là !! Le fait qu’il me reluque le dos ne voulait pas vraiment dire qu’il en pinçait pour moi ! Même si cela pouvait porter à confusion ! J’essayais de me concentrer sur mon récital, mais rien à faire ! Heureusement pour moi, les paroles venaient toutes seules sans avoir besoin que j’y réfléchisse. Lors de la dernière chanson, un frison me parcouru, comme si tout le trac qui ne s’était pas montré jusqu’à lors, s’était accumulé en un spasme qui me tordis l’estomac, alors que le concert allait se terminer d’ici quelques minutes. Je saluais pour la dernière fois mon public et me dirigeais vers les coulisses tandis que le rideau se fermait. En marchant j’eu un vertige, une perte de connaissance de quelques dixième de seconde, ne faisant perdre pied. Lorsque je me rendis compte de se qui m’arrivais, j’étais dans les bras de Camille qui m’avait rattrapé au dernier moment. Mon dieu ! Heureusement que le rideau était fermé et que les seuls témoins de la scène étaient les autres membres du groupe ! Je rougis violemment en détournant la tête (tête qui c’était automatiquement posée contre son torse sous l’effet du spasme). Lui, ne paraissait nullement gêné, au contraire. Son sourire large et serin lésait voir son amusement. Il me lâcha doucement me faisant lentement toucher le sol de mes pieds et me remis droite. Je le regardais, abrutie. Il me passa devant, sans me quitter des yeux. Puis il s’arrêta net et me toisa. Il allait repartir vers les coulisses, mais se ravisa au dernier moment :

- Au fait Ivène, beau travail pour le concert, me susurra-t-il.

Hahaha! Quand on connait la suite ça fait tout bizarre!

Je n’en revenais pas ! Il m’avait adressé la parole ! Un compliment ! Sans m’en rendre compte, j’avais ouvert la bouche puis la refermait quand je m’aperçus que je ressemblais surement à une carpe.

Le voyage de retour se fit dans le silence complet, même si je sentais qu’ils me regardaient tous. Mais bizarrement, pour une fois, je m’en fichais. Nous descendîmes du bus et prenions chacun notre chemin. Je saluais à la cantonade et partais dans la petite ruelle mal éclairée donnant sur Night Park. Bastien me rattrapa en moins de deux.

- Hé frangine !, me héla-t-il.

Voyant que je ne réagi pas, les yeux dans le vide, pensant trop fortement aux évènements de la fraiche soirée. Il se planta devant moi. Je m’arrêtais, partagée entre de l’amusement par rapport à mon comportement infantile de l’ignorer et de la surprise lorsqu’il découvrit mon regard vide de toutes expressions.

- Ivène !, me dit-il, le visage inquiet.
- Oui, c’est moi.
- Je t’ai appelé. Pourquoi t’a pas répondu ?
- Je me suis pas sentie concernée, bougonnais-je.
- Arrête ! Ça t’embêtait pas, hier, devant Camille !, me dit-il en retrouvant le sourire.
- Il n’était pas seul ! il y avait aussi Xavier et Karl !, répliquais-je. Et puis, qu’est ce que Camille vient faire là dedans ?!

Je n’attendais pas qu’il réponde, je pressais le pas pour le distancer.

- Pourquoi tu te fâche quand je parle de lui ?, me demanda-t-il en me rattrapant de nouveau.

Je le sentais : il avait aussi remarqué la façon qu’avait Camille de me regarder obstinément. Ça m’embarrassait. Je détournais la tête.

- Je ne vois pas de quoi tu parles !, répliquais-je.

Il étouffa un ricanement agacent. Je le fusillais du regard et grognais comme un animal en lui montrant mes dents, mâchoires crispée, lèvres retroussées ; soudain, son sourire s’effaçât et il recula vivement, comme véritablement effrayé par la grimace.

- Quoi ?! T’as vu le diable ?, ironisais-je.

Il me lança un regard réprobateur.

- Ce n’est pas drôle !, répliqua-t-il sur un ton de reproche.
- Je sais. Seulement ta réaction était intrigante, tout de même !
- Tu m’inquiète là !
- Pourquoi ?
- Parce que le choc a été tel que tu commence à parler comme Socrate !
- Ho !

Nous éclatâmes de rire sous le poids de ses dernières répliques et réactions chaotique et … mais ma parole ! Bastien avait raison ! je parlais comme Socrate !! Bien, toujours est-t-il qu’une fois le fou rire passé, il reprit son visage sérieux :

- J’ai quand même une question qui me titille a te poser…
- Je t’écoute, répondis-je.
- Qu’est que tu as ressentie lorsque Camille t’a rattrapée, tout à l’heure ?

Je soupirais. Décidément, il n’aillait pas me lâcher les baskets avec cette histoire de si tôt ! Je m’autorisais à repenser à la scène en question. Puis, par un élan de compassion, je réfléchi à ma réponse. Sa question méritait mon attention.

- De la surprise puis de la honte, murmurais-je, à peine audible.
- De la honte ? par rapport à quoi ?
- Je…ne sais pas…

Il me toisa, le regard avide de connaître la véritable raison de mon hésitation.

- De la honte par rapport à quoi ?, répétât-il.
- Ho ! Bastien tu m’innerves ! Tout c’est passer si vite que je n’ai pas eu le temps de comprendre ce qui m’arrivais !, m’emportais-je.

J’étais partagée entre l’inquiétude que j’éprouvais si Bastien découvrait le pot-aux-roses et le désir de lui confier mes questionnements vis-à-vis de Camille. J’optais pour la première solution sachant pertinemment qu’il ne se gênerait pas de tout raconter à qui bon lui semblait ! Bastien était très doué pour ce genre de chose et en même temps si compréhensif et patient quand je piquais mes crises d’adolescente meurtris et persécutée – ce qui n’en était rien, bien entendu ! Il ne rétorqua rien et se contenta de regarder devant lui.

De retour à la maison, Yanick nous attendait, vautré dans le sofa de la salle à mangé devant un math de foot.

- Salut p’pa, lança Bastien en baillant à s’en décroché la mâchoire.

Son père ne leva même pas les yeux de l’écran et nous fis un signe de la main.

- Je vais me coucher, annonçais-je.

Je n’attendis pas de réponse et montais lourdement l’escalier qui menait à ma chambre, épuisée. Je laissais tomber mon sac à terre et m’affaler sur le lit et sombrais dans l’inconscience.

J'adore!

voila enfin le chapitre 2! ( ce n'est qu'une version provisoire, donc pas définitive parce que je trouve que ça case pas avec le reste )


Chap2

Mon premier réflexe en me réveillant fut de me cogner la tête contre le pied de mon lit. Tien ! Qu’est ce que je fous en bas du lit moi ! Je me relevais, à moitié assommée, regardais l’horloge digitale de mon réveil et me recouchais. Pff ! Qu’est ce qui m’avait réveillé à trois heures du matin ?! A oui, un cauchemar ! Un horrible cauchemar ! Avec mes parents ! La routine, quoi ! Sauf que cette fois, Camille était présent et semblais les connaître... Va falloir sérieux que j’arrête de faire une fixette sur ce mec !! Ça devient embarrassant ! Comme si j’avais besoin de ça ! Je n’en ai pas assez des problèmes ?! Nan ! bien sûr que non ! Je me relevais, innervée. De toute façon, je n’pourrais pas me rendormir ! Alors autant faire quelque chose d’utile ! Je pris une feuille sur le bureau et commençais à faire mes devoirs de chimie du Lundi suivant. Cela me calma un peu. Mais pas assez pour me permettre de dormir ! Je vis une ombre se dessiner en dessous de ma porte et Bastien passa la tête dans l’entrebâillement. En voyant sa mine fatiguée, j’eu des remords et me dis que c’étais ma faute s’il n’avait pas bien dormi. Je laissais tomber ma feuille et mon stylo sur le lit en baissant la tête.

- Désolé de t’avoir encore réveillé, fis-je à peine audible.

Il entra complètement dans ma chambre, referma la porte et s’assis sur mon lit. J’avais le menton dans les genoux et mes bras enlaçaient mes jambes.

- Encore un cauchemar ?, me murmurât-il.

Je hochais la tête se qui ramena ma tillasse mal coiffée devant mon visage. Une larme coula sur ma joue. Comme une goutte de lave qui me rongeait l’âme. Son expression de désarmement me fessait trop penser à papa. Je sanglotais silencieusement en me balançant d’avant en arrière. Il soupira et me pris dans ces bras. Je me laissais faire. Il m’embrassa les cheveux, déposa mes affaires de chimie sur la chaise du bureau et me remis dans les couvertures.

- Fais-moi de la place, dit-il en ce mettant dans les draps avec moi.

Je m’écartais et il enlaça ma taille. J’avais le dos calé contre son torse. J’avais cessé de pleurer. Et c’est à ce moment là que je m’aperçus qu’il n’avait que son pantalon. Pourquoi diable dormait-il avec son jean ?! C’est un mec, ok. Mais c’est pas une raison ! Les pyjamas ça existe ! Et c’est pas que pour les frileux ! Et moi qui suis en chemise de nuit ! Elle n’a pas enterré à remonter celle-là ! Je rougi à cette pensée.

- Qui a-t-il ?, demanda-t-il, intrigué.
- J’espère, au moins, ne pas avoir réveillé Ya… papa !

J’avais fait la différence d’appelé Yanick papa parce que ça plaisait à se dernier.

- Ça, ça m’étonnerais !, réplica mon colocataire de lit actuel, un marteau-piqueur le réveillerais pas !

Je ricanais rauquement. Je sentis son souffle chaud sur mon cou, se qui me donna un frison. Il resserra sa prise sur ma taille et m’embrassa plusieurs fois l’épaule. Je me raidis ce qui le fit sourire pardessus ses sanglots étouffés. Je savais pertinemment ce qu’il attendait de moi. Je levais les yeux ciel, puis soupirais, vaincue.

- Ok, mais prend pas la grosse tête ! Capich ?!, fis-je.
- Merci p’tite sœur, fit-il, la voie tremblante.

N’allez pas croire des choses ! Depuis que son ex-petite amie l’avait quitté, il me fessait souvent ce genre de scène sans pour autant oublier que j’étais sa « sœur ». Ha… Manque d’amour ! Ça fait mal… De toute façon, quand c’est pas moi qui pleure, c’est lui ! Alors on se soutient mutuellement. Vous trouverez ça bizarre. Moi, moins que vous. Je sais ce que c’est de passer sa vie seul ! C’est pas que du bonheur ! Je me retournais donc et me plaquais contre son torse sans retenue et il me cérat contre lui. Je passais mes bras autour de son cou et fredonnais ma berceuse favorite. Celle que mon père me jouait au piano pour m’endormir. Je sentais ses larmes couler sur mon épaule. Je m’endormis dans ses bras.

là, franchement, tu m'épuise! J'ai plus rien en rabe!
( oh! la menteuse! elle a encore un morceau! )
bon OK, j'en ai encore un! mais ce serra pour un autre jour!

C'est trop chou!!! Par contre, on écrit tignasse, pas tillasse, faisait, pas fessait, et intérêt, pas enterrer!

passé les fautes, tu trouve ça comment?

c'est kawaïï, mais ta fille elle pense qu'à ça! et apparemment, son "frère" aussi.

oui , en fait, c'est un peu le but de choquer le lecteur! Comme ça il est préparé à la suite de l'histoire...

( suite provisoire car je trouve que cette partie est un peu... maladroite )

Je me réveillais difficilement avec une crampe en bas du dos. Surement les séquelles d’être restée pliée en deux pour permettre à Bastien de mieux dormir. Ce dernier avait déserté sa place en laissant la fenêtre ouverte. Je frissonnais se qui me força à me lever. Pour une matinée de printemps, il faisait assez frais. Je me lavais, m’habillais et descendis l’escalier dans une mollasserie digne de mon demi-frère. Ce dernier mangeait ses céréales devant la télé. Il était habillé mais avec ses affreuses pantoufles à peluche bleu qu’il laissait toujours trainer sous le canapé du salon.

- On est Lundi, annonçais-je.
- Et alors ?
- On est Lundi et il est 8h15 !

Il eu une étincelle de compréhension : il se précipita dans sa chambre aussi vite que l’éclair et en ressorti avec son sac sur le dos et ses chaussures pas lacées. Oublier d’aller au bahut ! Un jour il oubliera sa tête ! Il mit son manteau à moitié, m’embrassa le front et partit en trombe de la maison. Je restais quelques instants le regard vide, plongée dans mes pensées. Je me remémorais la scène de la veille. Camille… Mec de 17 ans, sombre et ténébreux… et pourtant si gentil… Quesque qui m’obsédait tant chez lui pour ne pouvoir le chasser de ma tête ? Il me plaisait, c’est un fait ! Mais de là à hanter mes rêves et mes fantas… Ah ! Non ! Ça suffit Ivy ! Cette histoire va trop loin cette fois ! Je vais éclaircir la chose ! Et pas plus tard que ce week-end ! Soit je suis atteinte d’obsession maladive (et donc je suis folle à lier) soit il joue à la poupée vaudou pour me manipuler ! Je ne déjeunais même pas, je partis dans mon « stupide collège de quartier » remplit de bimbos pom-pom-girls blondes aux allures de starlettes nouvelles génération et de mec crâneurs à la cervelle dans le pantalon. Ma journée de cours fut… comme d’habitude. Pourrie quoi ! Ni plus, ni moins ! Et devinez quoi… Je me suis même endormie durant le cours de Français ! Et qui était au centre de mon rêve ?... un batteur aux cheveux noir et aux yeux bleus azur ! Comme par hasard ! J’espère seulement ne pas avoir parlé pendant mon sommeil ! ç'
aurait été la cerise sur le plus beau gâteau d’anniversaire de mes interminables gaffes et ânerie ! Et la semaine ne fut pas mieux sur ce plan là ! Une vraie catastrophe ! La seule nouveauté était que j’avais invité mes deux seules amies, Mylène et Sidney, à assister à notre répet' du week-end après l’accord de Bastien et des autres.

Le Samedi matin, le réveil sonna trop tôt à mon gout et j’eu du mal à me lever. J’avais encore fait un cauchemar et étais allée squatter une place dans le lit de Bastien au beau milieu de la nuit. Camille était encore apparu dans mon rêve. J’avais bien ancré dans l’idée d’éclaircir ça au plus vite. Je retournais dans ma chambre, m’habillais et me lavais. Je descendis et constatais que le groupe était au grand complet. Sidney et Mylène était déjà installée dans le sofa avec chacune une tasse de thé à la main. Je saluais à la cantonade. Au moins si Mylène avait eu mon problème, elle l’aurait vite réglé, vue l’expérience en matière de séduction qu’elle a et le nombre de garçons étant tombé à ses pieds ses derniers temps !

- Princesse est sortie de sa tour d’ivoire, déclara Bastien.

Sidney et Mylène se retournèrent l’une vers l’autre.

- Princesse ?!, demandèrent-elles en chœur.
- C’est le surnom débile qu’ils m’ont donné, expliquais-je en désignant les garçons.

Ils ricanèrent tous. Tous sauf Camille. Lui, il me fixait, impassible. Ça me mettait mal à l’aise. De plus, aujourd’hui, sa chemise noire éternellement ouverte laissait voir son torse encore plus que d’habitude. Sans m’en rendre compte, je le fixais et se n’est que lorsqu’il esquissa un sourire que je remis les pieds sur terre. Visiblement les autres n’avaient rien remarqué. Tant mieux pour moi ! Mais maintenant, il allait vraiment croire que je le matais moi aussi ! La poisse ! Et en plus, c’est pas le moment ! Karl coupa cour à mes réflexions.

- Bon ! on va la faire cette répet ?

Ils se levèrent tous et les quatre musiciens se dirigèrent dans le garage tandis que Sidney et Mylène se précipitèrent sur moi.

- T’as trop de chance d’être tous les week-ends avec eux, me confessa Sidney.
- Ouais, et le mec avec les cheveux blanc est super canon !, rajouta la blonde Mylène.
- Qui ? Karl ? alors là, tu vas avoir du mal à l’avoir ! c’est un vrai caractériel !, fis-je.
- Je le veux, je l’aurais, réplica-t-elle.

Derrière elle, Sidney me fit un haussement d’épaules comme pour dire : « c’est Mylène, tu la changeras pas ! ». Du garage, la voix de Karl s’éleva :

- Vous venez ou vous tapez la causette devant un verre de whisky ?!

Je ricanais. Mylène sourie en faisant des effets de sourcils tendit que Sidney levait les yeux au ciel.

- Vous avez vu, il m’aime déjà, fit la blonde, sûre d’elle.
- Pitié, lâcha Sidney en souriant et se pinçant l’arrête du nez.

Décidément, cette fille était irrécupérable ! Nous débarquâmes dans le garage. Tous étaient déjà prêts. Les deux filles allèrent s’assoir dans un coin. La répétition passa très rapidement et bientôt Yanick reviens et nous demanda de l’aider à ranger les courses. La matinée fut courte. Les filles partirent vers 11h30 et les autres restèrent pour midi. Vers 16h, ils sortirent mais Bastien retint Camille prétextant un devoir à finir. Cela me paressait louche. Une demi-heure plus tard, je passais devant la porte lorsque j’entendis un passage de leur conversation.

- Tu l’obsède !, disait Bastien.
- A ce point là ?!
- Oui et je pense que c’est malsain pour elle.
- Que veux-tu que j’y fasse ?
- Je ne sais pas mais tu sais autant que moi que ce n’est pas une bonne idée de le lui dire !
- Ecrase Bastien ! Elle le saura ! Que tu le veuille ou non, elle s’en rendra compte !
- Alors soit plus discret ! C'est ça ou tu disparais !
- Que puis-je faire d’autre ?! Je l’évite assez comme ça, non ?!

Il y eu un grand silence. Il parlait de moi ! Bastien faisait des sous-entendus mais ils parlaient de moi !

- Tu hantes ses nuits, déclara Bastien. Elle n’arrête pas de t’appeler pendant son sommeil !

J’en rougie de honte. Ça suffit, je ne veux pas entendre plus ! Je partie dans ma chambre jusqu’au lendemain.

J'aime beaucoup ce genre d'histoire!!

Et je te dis bravo pour l'imagination!!

merci!

Attention à ton orthographe!! Au brouillon, je veux bien, mais là!! Léser, je connais pas... Bon... Je t'ai corriger quelques fautes, maias pas toutes, parce que je sais que je ne suis pas non-plus un modèle en orthographe...

Tu me connaît... Je suis la cousine de la faute d'orthographe ( c'est-à-dire une faute de la nature )!

Oh mais faut pas dire ça!! Tous le monde fait des fautes d'orthographe ou des fautes d'inattention!! D'ailleurs ça se voit avec les livres...

T'inquiète pas ! je dis ça pour la faire râler ! ( elle a horreur que je me dénigre )
Même si c'est un peu vrai !